Mi Janvier 2020: Après un mois et demi difficile en France, il est l’heure de repartir à l’aventure. Je m’envole pour les Philippines via Istambul.
Istambul
C’est assez étrange de se retrouver de nouveau à l’aéroport de Saint Exupéry pour ce qui est mon deuxième départ. Je passe le check-in sans problème et reprend les traditions en allant me remplir le bide au Burger King. Mon téléphone vibre, j’ai reçu un mail de la turquish airline. Le vol entre Istambul et Manille est annulé. La turquish étant une des meilleures compagnies du monde, il doit avoir un sérieux soucis pour qu’ils annulent un vol qui part dans plus de dix heures. Je regarde les dernières actualités. Effectivement un volcan vient de rentrer en éruption à une soixantaine de kilomètres de Manille, l’aéroport est fermé. La compagnie m’empêche de monter dans l’avion pour Istambul. L’éruption volcanique étant une cause extérieur, je dois me payer une chambre d’hôtel à mes frais à l’aéroport. Faux départ donc ! Je retourne le lendemain au comptoir. Les vols entre Istambul et Manille sont annulés pour les trois prochains jours. Mais je peux utiliser la première partie de mon voyages et donc passer quelques jours à Istambul. Une belle opportunité.
Lundi 13 Janvier: J’arrive le soir dans cette ville qui me fascine depuis des années. Un mélange envoûtant entre l’Europe et l’Asie seulement séparé par le Bosphore. Il n’y a pas grand monde dans l’auberge de jeunesse, nous sommes en janvier, la basse saison. Nous sommes quatre en tout: un Iranien, un Américain et un Hollandais.
Mardi 14 Janvier: On part tous ensemble explorer la ville le lendemain. Au programme: visite de la basilique sainte Sophie puis de la mosquée bleu. Le soir on se régale de la nourriture stambouliote. J’apprends un peu plus à connaitre les personnes de l’auberge. C’est surprenant de voir que malgré ce qui les opposent, l’Américain et l’Iranien ont exactement les même références culturelles.
Mercredi 15 janvier: Pour mon dernier jour, nous partons faire un tour en bateau sur le Bosphore. La vue sur la ville est à coupé le souffle. Nous avons la chance d’avoir un magnifique couché de soleil qui ponctue cette visite. Le bateau nous dépose du coté asiatique. Nous explorons rapidement cette partie d’Istambul. Il fait nuit et plutôt froid. Nous prenons le métro pour repartir du coté européen ou se trouve notre auberge. C’est la que cela se complique. Il n’y a aucun panneau en Anglais. Nous prenons un métro qui nous semble être le bon. Une fois dedans, assailli d’un doute, je demande à une des passagères. Ah non la vous partez dans le sens opposé me répond elle. J’ai bien fait de demander. On ressort, repart dans l’autre sens pour revenir au point de départ et enfin trouver le bon métro. Je fais mes bagages en arrivant à l’auberge et part pour l’aéroport.
Banaue
Jeudi 16 Janvier: J’ai douze heures de vol pour atteindre Manille. Je suis un peu inquiet à l’idée de survoler l’Iran. Les tensions sont montés d’un cran avec les Etats-Unis et un avion ukrainien a été abattu par erreur quelques jours plus tôt. Le vol se passe bien, le ciel est dégagé en arrivant à Manille, il ne reste pas de vapeur du volcan. Je passe la douane rapidement. Mon hôtel n’est pas très loin de l’aéroport, je devrai vite y être. C’était sans compter sur une immense file de personne devant moi qui attendent eux aussi pour un taxi. Après une longue attente c’est enfin mon tour. Mon hôtel est à sept kilomètres, il m’a fallu deux heures trente. J’arrive épuisé à l’hôtel. Il me faut une bonne nuit de repos, car je reprends un bus de nuit dès le lendemain. J’ai perdu pas mal de temps avec le volcan, je suis un peu pressé maintenant.
Je me repose le lendemain. Il n’y a pas grand chose à visiter à Manille. Mon bus part à 22 heures. Vu les embouteillages, je décide de partir très tôt. Il n’y a que six kilomètres mais je préfère ne pas prendre de risque. Je demande à la réception de m’appeler un grab, le uber asiatique. Quatre heures pour faire six kilomètres ca devrait passer. Sauf que c’est tellement bouché dans le quartier ou je me trouve que les chauffeurs annulent la course les uns après les autres. Il est 19 heures 30 et ça commence à sentir mauvais. Finalement j’arrive à trouver un taxi dans la rue ( ce qu’il ne faut jamais faire normalement dans une ville dangereuse). Nous partons pour le terminal de bus mais tout est bouché. Nous n’avançons pas et le temps défile. J’aimerai bien continuer à pied mais c’est clairement trop dangereux. J’arrive finalement à arriver dix minutes avant le départ, c’était juste. Je pars pour Banaue dans le nord de l’île de Luzon pour faire un trek de deux jours dans les rizières.
Samedi 18 Janvier: Qui dit nuit dans le bus, dit forcement nuit difficile. Je ne suis pas au top de ma forme quand la personne mandatée par l’agence vient me chercher à la sortie du bus. Il y a deux français avec moi, Marion et Guillaume. Il me semble les avoir déjà vu quelque part. En discutant avec eux je me rend compte qu’ils étaient aussi sur le vol Istambul-Manille. Nous prenons le petit déjeuner dans le village. Nous sommes rejoint par deux autres Français: Fabio et Sarah. Nous attendons encore un bon moment avant de se mettre en route. C’est un peu étrange, tous les autres groupes sont déjà partis depuis longtemps. Une fourgonnette vient nous chercher pour nous emmener au début du chemin. Au programme: vingt kilomètres de marche. La première partie du trek se passe dans la forêt. Notre guide prend le temps de nous décrire la faune et flore locale. Après plusieurs heures on débouche enfin dans les rizières. Nous passons dans de petits villages ou les habitants s’affairent dans les champs. Les rizières ont été aménagées directement dans la montagne. Chaque bassin est séparé par un petit chemin en terre ou en béton. Il y a souvent plusieurs mètres de hauteur entre les bassins. Il faut rester concentré car le sentier est étroit et souvent glissant. Une chute de cinq mètres au milieu de nulle part dans le nord des Phillipines aurait des conséquences assez grave.
Le jour commence à faiblir et nous sommes encore loin de notre destination finale. Le guide à mal estimé le temps que cela prendrait, nous sommes partis beaucoup trop tard. Nous finissons de nuit. Personne ne parle, chacun est concentré sur ses pieds pour ne pas glisser et finir quelques mètres plus bas. Par chance chacun avait pensé à prendre des frontales ce qui nous aide particulièrement. Nous traversons un pont de singes de nuit sans avoir aucune idée du vide en dessous de nous. La fatigue se fait sentir, nous avons tous passé une nuit difficile dans le bus et sommes exténués. Nous finissons enfin par arrivé dans un village ou nous dormirons pour la nuit, heureux d’arriver en un seul morceau. Notre hôte nous propose de prendre une douche avant de passer à table. La douche se résume à un seau d’eau froide. Allez on prend son courage à deux mains et c’est parti pour une douché glacée alors qu’il ne fait pas très chaud dehors. On nous propose après le repas un massage. Finalement la journée ne finit pas si mal.
Dimanche 19 Janvier: Nous repartons le lendemain matin pour notre deuxième journée de trek. Après quelques heures de marches, nous voici à Batad, l’un des plus beau point de vue du trek. Nous montons au sommet de la colline pour avoir une vue plongeante sur les rizières. Nous restons plus d’une heure à admirer cette merveille. Nous redescendons ensuite à la base du village avant d’entamer une descente particulièrement pentue pour aller se baigner à une cascade. Nous en profitons pour manger las bas avant de remonter vers le villages puis d’entamer une seconde montée pour atteindre la route. Un van nous attend la et va nous ramener à Banaue. Je reprends un bus de nuit pour rentrer sur Manille. Ma chance légendaire en transport en commun va encore frapper, j’ai juste derrière moi un enfant qui va pleurer la majeure partie de la nuit. J’arrive à quatre heure du matin à Manille. Je rejoins mon hôtel qui me propose gentiment un lit pour pouvoir terminer ma nuit.
Je comate la journée suivante. Une bonne journée de repos avant de m’envoler pour l’île de Palawan.