Archipel des Mamanucas
Lundi 09 Septembre: Je reprends le ferry pour rejoindre une nouvelle île. C’est assez difficile de quitter cet endroit paradisiaque après cinq jours hors du temps. Je pars un peu nostalgique mais aussi excité à l’idée de découvrir une autre île, à savoir Octopus Island. Le lagon n’est pas aussi joli mais l’endroit à son charme avec une belle piscine pour se relaxer. Je profite des deux premiers jours avec invariablement le même programme: snorkling, repos, lecture et piscine. On ne change pas une équipe qui gagne!
Mercredi 11 Septembre: Je me suis laissé convaincre d’aller pécher aujourd’hui en fin d’après midi. Je pars avec deux acolytes Australiens. Un Fidjien nous embarque dans son bateau, enfin plutôt sa barque. Il est accompagné par son fils. Nous partons au large, le temps est menaçant mais semble tenir pour le moment. Après une vingtaine de minutes de navigation, nous nous arrêtons pour commencer à pécher. Le moins que l’on puisse dire, c’est que je ne suis pas doué pour ce sport. Aucune prise malgré mes tentatives répétées. Les deux Australiens sont aussi en galères. Le fils se marre en nous voyant autant en difficulté. Notre capitaine décide de changer d’endroit. Nous arrivons à un autre spot, en pleine mer. C’est toujours un échec de mon côté. Un Australien finit enfin par avoir une prise. C’est à ce moment la que la pluie s’abat. Un orage nous tombe dessus. Nous sommes en pleine mer et plutôt loin du rivage. Je suis trempé en deux minutes. La barque tangue sérieusement depuis que la mer s’est déchaînée. Je me concentre pour ne pas rendre mon déjeuner. Le retour est interminable. J’ai froid et envie de vomir. Je regarde les deux Australiens. Plus personne ne parle. Tout le monde regarde droit devant, l’air apeuré. Nous finissons par arriver près de la rive, le soulagement se lit sur notre visage. Je ne suis pas prêt d’oublier cette sortie en mer.
Jeudi 12 Septembre: Dernier stop des Fidjis: Kuata Island. Cette île est particulièrement connu dans la région car elle est une base idéal pour aller plonger avec des requins. Si tu n’as jamais plongé, le club te propose une formation accélérée d’une heure. La sortie en mer se fait dans la foulée. Chaque participant à un instructeur avec lui. Bon il y a une part de risque, sachant que je n’ai jamais plongé et que la formation semble assez courte par rapport au standard habituel (C’est le moins que l’on puisse dire). Je décide quand même de prendre le risque. Je signe les papiers qui attestent que je dédouane de toutes responsabilités l’hôtel si il m’arrive un problème (toujours très rassurant).
Vendredi 13 Septembre: C’est le grand jour. Je suis plus inquiété par le fait que je vais faire ma première plongée que par l’idée d’être à proximité des requins. Je commence par une formation d’une heure dans la piscine. Je ne suis pas très à l’aise au début mais je prends mes marques petit à petit. Nous apprenons les règles de bases. Je suis très concentré pour essayer de tout me remémorer. Une fois que chacun se sent à l’aise, nous partons en pleine mer. La mer est démontée et chacun se retrouve vite trempé. La bateau s’arrête après vingt minutes de navigation.
Je n’ai plus le choix, il faut y aller maintenant. Le bateau tangue tellement que je suis heureux de pouvoir me mettre à l’eau. Mon instructeur est à mes coté et m’emmène dans les profondeurs. La sensation est grisante. Je n’ai pas l’impression que nous descendons et pourtant en regardant en l’air, je vois que la surface est déjà à quelques mètres. Après une descente progressive, nous arrivons au site à douze mètres de profondeurs. Il y a une quantité incroyables de requins. Ils mesurent cinq à six mètres. Nous sommes à moins d’un mètre d’eux. Ils sont majestueux, se déplaçant à une vitesse folle. Nous restons trente minutes à les observer se mouvoir autour de nous. Puis nous remontons. Arrivé à la surface, mon instructeur me dit qu’il me reste un peu de temps si je veux encore plonger dans les environs. Nous commençons à redescendre mais je sens que la pression ne s’égalise pas dans une des mes oreilles. Je décide de remonter à la surface. Une fois hors de l’eau, il faut remonter dans le bateau. La tache est rendu difficile par une mer démontée et des vagues imposantes. Le bateau bouge tellement que lorsque j’attrape l’échelle, je m’ouvre la main assez profondément. J’ai la main en sang et un sacré mal de mer qui se pointe. Cela va mieux dès que le bateau redémarre. J’en profite pour désinfecté ma main. Le retour est difficile. Nous continuons à recevoir énormément d’eau, le sel me brûle la paume des mains.
Je me sens fatigué l’après midi, et surtout je ressens une perte d’équilibre. J’ai l’impression d’être bourré et d’avoir du mal à rester droit quand je marche. Le spectacle était unique mais j’ai quand même réussit à m’ouvrir la main et me faire mal à une oreille.
Samedi 14 Septembre : Je me repose la matin puis prend le bateau pour rentrer sur l’île principale. Je me sens toujours un peu étourdi. Je sens en plus que ma gorge commence à me gratter sérieusement. Je dois prendre l’avion le lendemain et c’est un vrai motif d’inquiétude au vue de l’état de mon oreille. Je décide d’aller consulter un médecin dans une clinique privée. Un taxi m’y emmène à la sortie du bateau. Je lui demande si une fois sortie de la clinique, il est facile de retrouver un autre taxi. Il me répond avec un grand sourire: « pas de soucis, je vais t’attendre pour te ramener ». Quand les Fidjiens te sentent en galère, ils feront vraiment tout pour t’aider. La clinique n’est pas terrible mais c’est la meilleure de l’île donc on va faire avec. La consultation commence et le docteur inspecte mes oreilles. Effectivement j’ai un vaisseau sanguin qui a explosé probablement lors de la deuxième descente. Il n’y a pas de problème pour prendre l’avion demain me dit elle, tu retrouveras l’équilibre assez rapidement. Je pousse un soupir de soulagement. J’avais commencé à vraiment m’inquiéter. C’est toujours un moment difficile quand on est malade à l’autre bout du monde, encore plus quand on voyage seul. Elle continue son inspection en s’arrêtant sur ma gorge. Le verdict tombe: j’ai un début d’infection. C’est parti pour plusieurs jours d’antibios et d’anti inflammatoires. Je retourne à mon hôtel pour me reposer. Je pars vite me coucher pour être en forme à mon arrivée en Nouvelle-Zélande.